Le Stado Tarbes Pyrénées Rugby traverse une zone de turbulences. Départs en interne, finances en berne, menaces de relégation : le climat est tendu. Pourtant, Philippe Rancoule, nouvel homme fort du club, ne flanche pas. Héritier d’un nom historique du rugby tricolore, il s’efforce de stabiliser un édifice fragilisé. Le défi est de taille, mais l’ambition reste vive.
Dans un contexte où chaque décision pèse lourd, cet entrepreneur local tente de redonner un souffle à ce club emblématique de la Bigorre.
À retenir :
- Philippe Rancoule succède à Lionel Terré à la tête du Stado
- Le club perd près de 700 000 € de budget avec ce départ
- Des avertissements de la DNACG pèsent sur sa stabilité financière
- L’environnement politique et économique est déterminant pour l’avenir
- Des événements à Bordères-sur-l’Échez pourraient favoriser un nouveau souffle local
Une transition dans la tourmente financière
Depuis le retrait de Lionel Terré, président depuis 2018, le Stado Tarbes Pyrénées Rugby doit gérer une tempête budgétaire. La rupture des partenariats liés à Terré laisse un trou estimé entre 500 000 et 700 000 euros, représentant près de la moitié du budget annuel du club. Ce coup dur met en péril sa place en Nationale, et place la structure face à un sérieux risque de relégation. La Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion (DNACG), gardienne des finances du rugby français, a récemment alerté sur le dépassement du plafond d’endettement pour la saison 2023/2024. À cela s’ajoutent les rumeurs et doutes concernant la survie du club, attisés par les médias et les supporters. Selon Le Mag Sport, la relégation administrative reste une hypothèse plausible si le club n’assainit pas rapidement sa trésorerie. Des événements à Bordères-sur-l’Échez, en lien avec la mobilisation de partenaires locaux, laissent entrevoir une dynamique positive. Mais le timing est serré.
Rancoule prend les rênes avec pragmatisme
Héritier d’une légende du rugby – Henri Rancoule, ancien international – Philippe Rancoule a été désigné pour reprendre le flambeau. Entrepreneur tarbais, il incarne une volonté de continuité, tout en affichant une fermeté nécessaire.
« J’ai conscience de l’ampleur de la tâche, mais ce club fait partie de l’histoire locale. Je ne laisserai pas tomber »
Henri R.
Il mise sur la transparence et l’ouverture vers de nouveaux soutiens, en rassurant les partenaires historiques et les collectivités. Son arrivée, bien que logique dans les coulisses, doit encore être formellement validée lors d’une assemblée générale.
Une stratégie de sauvetage en plusieurs actes
Rancoule ne pourra pas porter seul la reconstruction du club. Le plan repose sur quatre piliers :
- Trouver de nouveaux partenaires privés, notamment issus du tissu économique local
- Obtenir un soutien renforcé des collectivités, à travers des subventions exceptionnelles
- Revaloriser l’image du Stado pour mobiliser les supporters
- Renforcer les relations avec les anciens du club pour bâtir un projet fédérateur
Avant de détailler les initiatives à venir, un point s’impose sur les leviers concrets envisagés par la nouvelle équipe dirigeante.
Une gouvernance rénovée
L’objectif est de mettre en place une structure plus réactive et plus lisible. Cela passe par la nomination de responsables sectoriels (finances, communication, recrutement) issus du monde de l’entreprise et non exclusivement du rugby.
Une campagne de financement territoriale
Le club entend lancer une campagne de financement participatif locale. « Un maillot, une histoire », tel sera le slogan destiné à rallier les petits commerçants, artisans et supporters autour d’un projet de maintien.
Une implication des anciens joueurs
Les anciens du Stado pourraient jouer un rôle de mentors, de relais d’influence, et d’ambassadeurs auprès des collectivités. Une façon d’ancrer le club dans une tradition à la fois populaire et professionnelle.
- Mise en place d’un conseil consultatif d’anciens joueurs
- Réunions trimestrielles avec les acteurs économiques locaux
- Création d’un fonds de soutien participatif
- Organisation d’événements caritatifs à visée promotionnelle
Tableau – Financement du Stado avant et après le départ de Lionel Terré
Source de financement | Avant Terré (2023) | Après Terré (2024 estimé) |
---|---|---|
Partenariats privés | 800 000 € | 300 000 € |
Subventions publiques | 400 000 € | 400 000 € |
Billetterie et merchandising | 200 000 € | 200 000 € |
Divers (événements, dons, etc.) | 100 000 € | 100 000 € |
Total | 1 500 000 € | 1 000 000 € |
Vers une relance ou une nouvelle chute ?
À court terme, la réussite de Philippe Rancoule dépendra de sa capacité à fédérer autour d’un plan clair, à restaurer la confiance et à éviter les divisions internes. Des signaux encourageants apparaissent, mais le contexte demeure fragile.
« Le rugby, c’est comme la vie : quand tu tombes, tu dois te relever. Et ça commence par croire encore en soi. »
Paul D.
Pour les supporters, Tarbes et Stado restent des pépites à découvrir ou à redécouvrir. Les jeunes joueurs locaux, comme les espoirs de la formation tarbaise, méritent d’évoluer dans une structure stable. Cela passe par une vision long terme que Rancoule veut incarner, quitte à bousculer certaines habitudes.
La saison 2025-2026 sera cruciale. Elle dira si cette prise de cap était la bonne, ou si le Stado devra se réinventer plus profondément. Les regards seront tournés vers la prochaine assemblée générale, les subventions allouées par les élus, et le niveau d’engagement du public.
En attendant, Rancoule trace sa route, malgré les polémiques, avec l’obstination des bâtisseurs et la prudence des hommes d’affaires.
Il reste maintenant aux supporters, partenaires et collectivités de choisir leur camp : celui de l’abandon ou celui du renouveau. Le rugby bigourdan mérite mieux qu’un silence résigné.
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