Tarbes : après le TGB, le handibasket menacé par la crise financière du club

8 octobre 2025 // Eric

Depuis plusieurs mois, le sport tarbais traverse une période délicate. Après les difficultés du Tarbes Gespe Bigorre (TGB) en Ligue Féminine de Basket, c’est désormais la section handibasket du club qui fait face à une situation économique préoccupante. Entre dettes accumulées, subventions incertaines et manque de partenaires privés, l’avenir du handibasket tarbais est suspendu à un fil.

Ce nouvel épisode illustre la fragilité structurelle des clubs semi-professionnels dépendants du soutien institutionnel et des bénévoles passionnés.

À retenir :

  • La section handibasket du TGB menacée par des dettes croissantes
  • Des subventions municipales et régionales revues à la baisse
  • Des licenciés et bénévoles mobilisés pour sauver leur discipline

Une crise qui s’étend au cœur du sport tarbais

La crise au sein du club tarbais ne touche plus seulement le basket féminin d’élite. Le handibasket, souvent salué pour ses valeurs d’inclusion et d’exemplarité, subit à son tour les conséquences d’une gestion fragilisée par les années.

Selon plusieurs dirigeants, la baisse des soutiens financiers a profondément ébranlé le fonctionnement quotidien du club. Les frais de déplacement, le matériel adapté et les coûts de participation aux compétitions nationales deviennent difficiles à assumer.

L’un des tableaux ci-dessous illustre l’évolution des subventions au cours des trois dernières saisons, mettant en lumière la baisse de financement.

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Évolution des subventions publiques (2019-2024) :

SaisonSubvention municipale (€)Subvention régionale (€)Total annuel (€)
2019-202045 00030 00075 000
2021-202237 00025 00062 000
2023-202428 00020 00048 000

« Nous sommes face à une équation impossible : faire vivre une équipe nationale sans moyens suffisants »

Nora S.

Des joueurs mobilisés malgré les incertitudes

Malgré la situation, l’esprit du handibasket tarbais reste combatif. Les joueurs, dont certains sont champions régionaux, multiplient les initiatives locales pour maintenir leur visibilité.

Tournois solidaires, partenariats scolaires, rencontres avec des entreprises locales : tout est mis en œuvre pour sauver la saison. Cette solidarité s’exprime dans les gestes du quotidien, comme l’entretien du matériel ou le covoiturage pour les matchs extérieurs.

Selon plusieurs membres de l’encadrement, cette mobilisation symbolise la résilience d’un sport souvent méconnu mais essentiel à la vie associative locale.

Nombre de licenciés et bénévoles actifs (2019-2024) :

AnnéeLicenciésBénévoles actifsÉquipes engagées
201958143
202151102
20244382

« Les bénévoles font des miracles. Sans eux, nous aurions déjà cessé toute activité »

Julie A.

Les causes profondes d’un malaise structurel

Avant de détailler les pistes envisagées, il est essentiel de comprendre pourquoi cette situation s’est aggravée. Trois facteurs principaux se dégagent : la baisse des financements, le manque de visibilité médiatique et la complexité des coûts spécifiques liés au handisport.

Baisse des financements publics

Les collectivités locales, confrontées à leurs propres contraintes budgétaires, ont revu leurs priorités. Selon certains élus, la concentration des aides sur les clubs d’élite, comme le TGB féminin, a mécaniquement affaibli les sections moins médiatisées.

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Manque de visibilité et d’attractivité

Les compétitions handibasket attirent peu de public et restent peu relayées dans la presse. Ce déficit de visibilité limite l’accès à de nouveaux sponsors, pourtant vitaux pour les finances du club.

Coûts spécifiques du handisport

Entre les fauteuils de compétition (jusqu’à 6 000 € l’unité) et les frais de transport adaptés, la pratique du handibasket reste onéreuse. Les clubs comme celui de Tarbes se retrouvent piégés dans un modèle économique fragile.

Des initiatives pour sauver la discipline

Face à cette tempête financière, plusieurs solutions émergent. Les dirigeants du handibasket tarbais refusent la fatalité et cherchent des relais d’espoir.

Des campagnes de financement participatif ont été lancées sur les réseaux sociaux. L’objectif : récolter 20 000 euros pour boucler la saison. Des démarches auprès d’entreprises locales sont également en cours, avec un argument fort : le sport inclusif est un levier social et d’image puissant.

Par ailleurs, la Fédération française handisport a proposé un accompagnement temporaire, sous forme de prêts de matériel et de formations gratuites.

« Ce n’est pas un simple club, c’est une famille que nous défendons »

Élodie M.

Un avenir incertain pour une activité sportive essentielle

L’avenir du handibasket à Tarbes dépend désormais de la capacité collective à sauver cette activité sportive emblématique. Si les signaux d’alerte sont nombreux, certains élus locaux se disent prêts à rouvrir le dialogue sur les aides. Le maintien du club représenterait un symbole fort d’inclusion et de solidarité dans la cité bigourdane.

Les prochaines semaines seront déterminantes. En cas de non-financement, la dissolution pourrait être actée avant la fin de la saison. Mais dans les travées du gymnase Massey, l’espoir demeure, nourri par la passion et la conviction que ce sport mérite de vivre.

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En définitive, le handibasket tarbais illustre les paradoxes du sport moderne : riche en valeurs, pauvre en ressources. Un modèle à repenser pour éviter que d’autres disciplines ne subissent le même sort.

Pensez-vous que les collectivités locales devraient accorder une aide d’urgence au club de handibasket de Tarbes ? Partagez votre avis dans les commentaires et soutenez le sport inclusif en Bigorre.


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